La relation Maître élève est un lien particulier et bien souvent déformée par notre culture occidentale. Lien trop banalisé, le Maître est assimilé à un entraineur au service de ses pratiquants, disponible à leur demande, hiérarchie inversée. D’où la nécessité de connaitre le Dojo, ses règles et la place de chacun dans celui-ci. Montei, Monka, Monji….l’élève qui se présente à la porte du Maître. Lorsque vous vous présentez à la porte du Dojo, maison du Maître, vous demandez à recevoir l’enseignement de ce Maître, dans son Dojo. Votre engagement définitif est symboliquement matérialisé par le port du Hakama. Le Maître est soucieux de transmettre son savoir pour guider l’élève sur le chemin de l’aïkido et de sa réussite. C’est une relation étroite de connaissances et de savoirs, mais cette relation pose des limites essentielles au bon fonctionnement de la relation et du bien-être du Dojo. La hiérarchie pyramidale, comme la rivière dévalant la montagne le savoir et l’autorité découlent de la même manière du haut vers le bas, et non l’inverse. Il ne viendrait pas à l’esprit de chacun, invité chez un ami, de critiquer ouvertement sa maison et poser les pieds sur la table. C’est la même chose dans le Dojo. Le Maître n’est pas votre pote à qui vous pouvez donner une tape dans le dos et raconter votre vie intime. Il est là pour guider, encourager, écouter aussi s’il sent qu’il y a un problème, comprendre mais aussi recadrer si les règles sont oubliées ou mal comprises, voir plus si mauvaise esprit de l’élève. Etre bienveillant et respectueux dans les deux sens. Finalement c’est le respect entre chacun qui fait fonctionner le Dojo, et qui fait progresser les élèves mais aussi le Maître. C’est parce que chacun est à sa place qu’il y a une place pour chacun dans le Dojo.